Découvrez dans cette
rubrique des extraits traduits en français du livre "Making A
Miracle" écrit par Hunter Tylo (Taylor). Un très grand merci à
Sandrina pour la traduction de ces extraits. De nouvelles traductions
seront mises en ligne régulièrement.
Pour
commander le livre d'Hunter Tylo (en version anglaise) : http://www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/0671027794/171-8273458-8696254
Chapitre
1 - Chapitre
2 - Chapitre
3
Chapitre
1
Nos amis Gigi et
Bill Smith nous avaient demandé, à mon mari Michael et moi, de présenter
la cérémonie de remise du prix du meilleur prestidigitateur au Magic
Castle Awards de Los Angeles, le samedi 23 mars 1996. Bill Smith élabore
plusieurs des tours de David Copperfield, Lance Burton et d’autres
spectacles de magie internationaux. Donc, je quittai notre maison de Las
Vegas et pris l’avion pour Los Angeles tôt vendredi pour passer
prendre une jupe de la garde robe de CBS. Durant les six dernières années,
j’ai interprété un personnage principal, le psychiatre Taylor Hayes, de la série The Bold and the Beautiful.
Les producteurs ont
toujours été assez gentils pour me prêter des vêtements pour des
apparitions publiques.
Je me suis réveillée
vers quatre heures trente du matin pour mon vol matinal et je me
rappelle que je ne me sentais pas très bien. La tasse de café que
j’ai bu dans l’avion m’avait retourné l’estomac et le vol court
m’avait semblé bien plus long.
J’ai pris un taxi
pour l’appartement d’une pièce que Michael et moi gardions près
des studios de CBS pour ces semaines ou les plannings de tournage
couvraient plusieurs semaines, ce qui était souvent le cas. Quand
j’ai pénétré dans l’appartement, je n’ai pu que remarquer une
ignoble odeur. J’adore les reptiles, et j’ai tout eu, des caméléons
aux serpents, comme animaux de compagnie. A cette époque, j’avais un
« tegu », qui est un fantastique lézard tacheté noir et
blanc qui ressemble à un petit dragon de Komodo ou un alligator. Ils
sont splendides et ont besoin d’un minimum de soin – généralement,
un reptile se gère tout seul. Mais, je savais que je devais nettoyer
cette cage dégouttante au plus vite. Sa nourriture – des rats
japonais à capuche - faite
pour des animaux qui muent aurait pu retourner le nez d’un
putois. Pendant des années, j’ai pensé que je deviendrais vétérinaire,
et quand j’étais au collège, j’ai été assistante dans une
clinique. J’ai nettoyé de nombreux animaux et cela ne m’a jamais dérangée.
Mais ce jour là, la cage puait plus que je ne pouvait l’imaginer.
J’ai été cherché
la pelle et la balayette et j’ai commencé à ramasser, mais tout
d’un coup, je me suis précipitée aux toilettes pour vomir.
A ce moment, ma
seule pensée a été, je n’avais jamais eu de tegu auparavant et je
ne savais pas qu’ils devenaient si grand adultes, il mesurait trois
pieds à l’époque. (J’ai élevé ce lézard depuis qu’il était bébé.)
Après un court moment, j’ai commencé à me sentir mieux. J’ai même
été au magasin de fournitures pour animaux pour remplir la réserve de
nourriture pour tegu.
J’ai été aux
studios CBS juste après l’ouverture des bureaux pour chercher une
robe en velours vert avec des brillants sur le corsage. Le tissu était
stretch, moulant et flatteur. La couturière devait faire des retouches,
et nous avons convenu que je repasserais la chercher l’après-midi même.
Puis, j’ai été
au Beverly Center. Dans une des boutiques, il y avait de nouveau
colliers très longs avec des croix d’argent en pendentif. Il y en
avait un dont la chaîne était travaillée avec des brillants, qui
irait parfaitement avec ma robe. J’aimais l’idée de porter une
croix, parce que pour moi, ce n’était pas seulement décoratif ;
je croyais en ce que cela représentait.
Quand je suis rentrée
à la maison, je me suis changée à nouveau et j’ai remarqué que mon
soutien-gorge était trop étroit. Mes seins étaient vraiment gros. Même
la couturière avait dit quelque chose à ce sujet.
J’étais entrain
de ressentir les signes d’une grossesse, mais je résistais encore. Ce
n’est pas possible, je pensais. Je ne peux pas.
Je me suis souvenue
que la veille au soir, j’avais choisi de ne pas boire de vin avec le dîner.
Je savais que
j’avais probablement du retard, mais je n’avais pas vraiment compté,
mais déjà, j’avais fait le choix d’être prudente. Mais, la
probabilité était si lointaine, presque impossible, pour des raisons
qui avaient à voir avec mon passé médical.
J’ai récupéré
mon calendrier et commencé à compter. J’ai un cycle de 26 jours.
Pratiquement à l’heure chaque mois. Je me suis rappelée que mes
dernières règles avaient coïncidé avec le jour de la St. Valentin.
Nous avions programmé notre rendez-vous romantique après ça, parce
que j’avais anticipé les interférences de la nature. J’ai cherché
sur mon calendrier les semaines suivantes. Combien de jours ? Plus
de 26 ?
Je me suis aussi
rappelée que j’avais eu une grippe autour du 22 février, pendant que
Michael avait quitté la ville pour aider un collège de Pennsylvanie à
développer un nouveau département film et TV. J’étais si
malade-avec une température à 41 degrés-que j’avais presque perdu
10 pounds et que je n’ai pas pu travailler cette semaine. Une telle
maladie aurait du embrouiller mes hormones, rendant une grossesse encore
moins probable.
Toutefois, Michael
et moi avions organisé un week-end romantique, un « sexorama »
en fait.
Je me souvenais que
quand Michael était rentré de son voyage d’affaire, il voulait être
romantique. J’étais si faible d’avoir été malade que je n’avais
pas son enthousiasme, je me m’étais dit, bon, c’est le seul
week-end que l’on va avoir ensemble avant que je doive retourner à
Los Angeles et rattraper tous les jours de travail que j’avais ratés,
alors profitons du temps que nous avons ensemble.
J’ai aussi pensé,
sacré chance si je tombe enceinte. Deux ans auparavant, Michael avait
fait une intervention pour supprimer sa vasectomie, notre mariage ayant
été sauvé après avoir été proche de la mort et il était désireux,
une fois de plus, d’avoir un autre enfant : peut-être la petite
fille que nous avions toujours voulue. Bien qu’ayant tenté de façon
naturelle de vaincre notre infertilité temporaire-comme en prenant ma
température et se préservant du temps pour nous pendant mes
ovulations- rien ne s’était passé. A ce moment, nous avions presque
renoncé à l’espoir d’un nouveau bébé. Michael avait cessé de
faire analyser son sperme et nous avions décidé de ne pas utiliser des
techniques comme la fécondation in vitro ou la prise de médicament
pour augmenter la fécondité. Tout cela nous avait poussé à trop
prendre en main le cadeau de la vie.
Nous avons passé
pratiquement tout le week-end de la St Valentin au lit-un superbe lit de
Ethan Allen que Michael nous avait acheté-un lit à baldaquin dans le
style campagnard français. Cela ressemblait à l’ameublement de l’hôtel
Saint Régis ou nous avions été passer notre deuxième lune de miel.
Il y avait un tissu très fin couleur crème qui retombait en rideau de
chaque côté. Notre chambre à coucher à Las vegas-dans la maison de rêve
ou nous nous étions presque détruits pendant sa construction-était si
romantique, avec une cheminée entourée par des tuiles sur lesquelles
il y avait des lapins. (Oui, ce choix exprime à quel point je voulais
un enfant.) Dans la pièce, une baie vitrée géante, plein de plantes
et des volets qui s’ouvraient sur le « Strip », flashant
et brillant au loin. Comme musique d’ambiance, Michael avait mis Dean
Martin. Ses préférences musicales allaient au vieux rock et au jazz
des années cinquante et les miennes à Led Zeppelin et aux Stones; mais
quand on a tous les deux envie de romantisme, c’est « That’s
Amore » pour nous. Je me souvenais très bien de ce week-end en
fait, la chaleur du feu de bois crépitant qui recouvre la fraîcheur de
ces nuits du désert.
Notre chambre à
coucher, en y réfléchissant, faisait un parfait nid d’amour, après
tout.
J’ai recommencé
à compter fiévreusement . Il me semblait que je n’arrivais pas à y
voir clair dans ce calendrier. Je me disais que j’avais raté un
samedi ou, la première semaine devait-elle débuter un samedi ou un
dimanche et est-ce que ça faisait une différence ? D’une manière
ou d’une autre, mon décompte donnait retard-quatre ou cinq
jours de retard. Je devenais de plus en plus excitée, toutefois je ne
voulais pas me donner trop d’espoir, comme je l’avais fait plusieurs
fois dans le passé. Maintenant tous les autres aspects de ma vie s’évaporaient
simplement. Je me suis assise là et j’ai réalisé que je baignais
totalement dans le pays des hormones-principalement le pays des hormones
maternelles. J’ai senti la béatitude arriver, la joie pure. Nous
allions de nouveau avoir un bébé à la maison. Un bébé ! Puis,
je me suis dit de me calmer et de découvrir si j’avais raison d’espérer
ou si j’étais entrain de délirer.
J’ai été à la
pharmacie et j’ai acheté un test de grossesse. Au début du test, une
deuxième ligne pâle commença à croiser une autre plus marquée.
Est-ce que cette ligne venait ou s’en allait ? Trente minutes
plus tard, il y avait un X dans la petite fenêtre. Je ne pouvais pas y
croire. Je me trouvais dans la petite salle de bain de l’appartement,
qui résonnait, et j’ai hurlé assez fort pour faire trembler les
tasses de café de mes voisins.
Oh mon Dieu. Oh mon
Dieu ! Oh mon Dieu !
Je suis enceinte. J’étais en extase et mon âme s’écoulait
dans des milliers d’heureuses directions.
Comment voulais-je
le dire à Michael ? Et mes fils, Chris et Mickey ? Les garçons
voulaient un nouveau bébé, frère ou sœur, aussi, et ils
deviendraient fous. Je savais que j’avais un nouveau job pour le
feuilleton du soir Melrose Place, mais j’allais prendre soin de
moi et donner plein d’idées aux producteurs. Un nouveau bébé et un
nouveau travail, qu’est-ce qui pourrait être mieux ? Michael et
moi envisagions de revenir vivre à Los Angeles, et maintenant nous
serions encore plus motivés pour le déménagement. On aurait une plus
grande maison, avec une nouvelle nursery, et nous entendrions le bébé
se réveiller dans son berceau le matin et la prendrions avec nous dans
notre lit-même les repas nocturnes me semblaient être une bénédiction
à ce moment là. Mettre au monde une nouvelle vie et l’avoir dans
notre maison ! Je ne pouvais plus me tenir. Je ne me suis jamais
sentie si heureuse.
Je suis retournée
au drugstore et j’ai acheté des rubans roses, bleus, rouges et
jaunes. Je les ai attachés au petit trou au bout du bâtonnet du test
de grossesse, rassemblant les rubans en les nouant, puis, j’ai fait des boucles avec des
ciseaux. J’ai acheté un sac avec un petit bébé ange dessus et une
petite plaque de porcelaine marquée « Chut, bébé dort ».
J’ai emballé le test et la plaquette et je les ai mis dans le sac
avec le bébé ange et je me demandai comment garder le secret jusqu’à
l’arrivée de Michael et les garçons par le vol de l’après-midi.
Enfin, le moment
d’aller à l’aéroport de Burbank arriva. J’ai pris Michael et les
garçons, au summum de l’excitation. Ils voyaient que je cachais un
grand secret et m’ont demandé ce qu’il se passait. Je ne voulais
pas le leur dire avant d’être de retour à l’appartement.
Une fois arrivés,
je les ai tous rassemblés dans le salon et les ai fait asseoir sur le
canapé.
« Bon »,
j’ai dit. « Quelle est la chose la plus excitante qui
pourrait arriver à cette famille ? »
Notre fils de neuf
ans, Mickey, m’a tout de suite demandé : « Est-ce que
tu as gagné le jeu de McMahon ? »
« Tu vas jouer
dans un film de Steven Spielberg », dit son grand frère Chris,
interrogatif.
« Qu’est-ce
que nous avons tous attendu pendant longtemps ? », j’ai
demandé. Ils ont continué à penser que j’avais gagné une voiture
ou un rôle, ou que je leur avais acheté un cheval, quelque chose de
matériel. Finalement, j’ai tendu le sac à Michael. »Vas-y chéri,
c’est ton cadeau. Je veux que tu l’ouvres. »
Michael continua à
me regarder comme si j’étais folle. Il a regardé dans le sac et en a
sorti la plaquette. « Chut. Bébé dort » Il m’a regardé
à nouveau, en écarquillant les yeux, comprenant le message. Il reposa
la plaque. « Ce n’est pas possible », dit-il. « Pas
possible »
« Oui !
oui ! oui ! Nous allons avoir un bébé ! »
Les garçons
ouvrirent grand leurs yeux et continuaient à dire « Oh, wow ! »
et ils ont commencé à sauter partout.
« On va avoir
un petit frère ! » dit Mickey.
« Non, une sœur »,
dit Chris.
« Un frère »
« Qu’est-ce
que tu veux, maman ? » demanda Chris.
Michael m’a prit
dans ses bras. Je me suis juste arrêtée de l’embrasser pour dire,
« Ce sera une petite fille. »
Chapitre
2
Michael,
les garçons et moi sommes retournés à Las Vegas tôt, dimanche matin.
Michael et moi avons commencé à discuter de la manière dont nous
allions informer les gens de ma grossesse et quand. J’avais peur,
comme toutes les femmes dans les premiers mois de grossesse, d’avoir
un problème et j’aurais préféré garder le secret pendant un peu
plus longtemps.
Mais,
je savais que je devais appeler mon manager, Marv Dauer, et parler de
cette situation avec lui, en particulier par rapport à mon nouveau job
à Melrose Place. (J’avais informé The Bold and the
Beautiful que je ne reviendrais pas pour la prochaine saison, comme
j’avais accepté le job à Melrose Place, et après six années,
les scénaristes avaient réduit les apparitions de mon personnage à un
point où je ne travaillais plus qu’un jour par semaine. La grossesse
aurait peu d’impact sur l’arrêt de mon rôle à B and B à
la fin mai.)
J’ai
appelé Marv pour lui apprendre la grande nouvelle.
« Alors,
qu’est-ce que tu en dis, Marv ? », je lui demandais.
« Devrions-nous en parler tout de suite aux gens de Melrose
Place ? Je voudrais m’assurer que tout va bien
d’abord. Je n’ai même pas encore vu le médecin. »
« Je
comprends, Hunter. » dit Marv, « mais je pense qu’on
ferait mieux de les appeler. De cette façon, les scénaristes peuvent
commencer à imaginer ce que tu feras pendant les quatre prochaines années.
Peut-être même donner un nom à ton personnage. »
Je
savais qu’il avait raison. « OK Marv », j’ai dit,
« mais n’en parlons à personne d’autre. »
« Non,
non. Personne d’autre. »
« Rien
à la presse, marv. »
« Allez,
Hunter, est-ce que je ferais ça ? »
J’ai
confiance en Marv, mais parfois, je ressens le besoin d’insister sur
certaines choses, pour éviter les malentendus. « Ne commence pas
à plaisanter à ce sujet sur le terrain de golf. »
« Ecoute
Hunter, j’appelle les gens de Spelling. Personne d’autre. »
« Fais
moi savoir ce qu’ils disent. »
« Mais
bien sûr. Je te rappelle. »
Je
n’ai pas eu de nouvelle pendant un jour où deux, puis vendredi, il
m’a rappelée.
« J’ai
parlé au producteur, Frank South. » dit Marv, « et…je
crois que la seule chose que je puisse dire, c’est qu’il n’est pas
content. »
« Il
n’est pas content ? »
« Non. »
« Qu’est-ce
que tu veux dire ? Il n’est pas content au sujet de quoi ? »
« Il
n’est pas content au sujet de la nouvelle. »
« Qu’est-ce
que tu as dit ? Exactement. » Comme toute personne
prise entre deux parties adverses, Marv essayait de contenter tout le
monde, mais parfois, sa bonhomie brusque peut être ennuyeuse, si on ne
l’aime pas comme je l’aime.
« Bon »
dit Marv en continuant « J’ai dit à Frank qu’il ne croirait
pas ce que j’avais à lui dire. Puis, je lui ai dit que tu étais
enceinte et il m’a juste dit… en fait, il m’a dit qu’il n’était
pas content. »
« Alors,
quelle est la prochaine étape ? Il veut en parler à Aaron ou
quelqu’un d’autre ? »
« Il
était en voiture, Il rentrait chez lui après un meeting à la Fox
et sentais que cela allait contrarier les plans. Il était surpris,
comme choqué. »
« Choqué ?
Parce qu’une femme est enceinte ? »
« Il
m’a dit qu’il ne pensait pas que cela allait marcher, mais je pense
que c’était le choc, la surprise. Je suis sûr qu’il s’en
remettra. Ca ne doit pas être un si gros problème. »
« Marv,
tu entends ce que tu es entrain de me dire ? »
« Ecoute,
je vais appeler cet autre type à Spelling Entertainmen , Steve
Tan. Il pourra mieux me dire comment ils vont résoudre ça. Je
t’appelle dés que j’aurais pu le joindre. C’est un bon type. »
« OK »,
j’ai dit, mais je commençais à m’énerver.
J’ai
attendu tout le week-end sans en savoir plus. Puis, une semaine s’est
écoulée sans un mot.
J’ai
rappelé Marv. « Qu’est-ce qui ce passe ? »
« Je
ne sais pas », il ma dit. « Personne n’est disponible.
Personne ne me rappelle. C’est bizarre. »
« Est-ce
que tu as parlé avec ce Steve Tan ? »
« Ouais,
il était un peu irrité par la situation. Mais il n’a pas dit grand
chose, en réalité. Je suis sûr qu’ils sont entrain de chercher
comment résoudre ce problème. Je suis sûr que ce n’est pas un gros
problème. »
« Pourquoi
tu n’appelles pas Frank South pour lui dire de parler avec moi ?
Je suis sûre que je peux apaiser leurs craintes, si ils sont d’accord
pour parler. »
Marv
essaya, mais il m’a rappelée peu après pour me dire que personne
n’allait me téléphoner.
« Je
ne sais pas ce qui se passe », admit-il. « Il y a quelque chose
d’un peu étrange, mais ils vont trouver la solution. Ils sont
probablement entrain de récrire certaines choses et ils attendent le
feu vert de tout le monde- de la chaîne ainsi que de Spelling-
avant de nous en parler. C’est probablement ce qui est entrain de se
passer. »
Je
n’ai jamais entendu dire que la grossesse d’une actrice cause un
quelconque problème.
En
fait, je savais que dans les séries télévisées, on utilise des
angles de prise de vues et des doublures et qu’on écrit ou récrit
des scripts pour s’adapter à la situation. D’après ce que je
savais, les producteurs de Melrose Place avaient une idée très
floue du rôle que j’aurais à jouer, ce qui aurait dû leur donner un
maximum de possibilité pour gérer ma grossesse.
Mon
nouveau job à Melrose Place était le résultat de deux choses :
un dur travail et un risque calculé. Comme je l’ai dit, durant six
années, j’ai jouer Taylor Hayes dans The Bold and the
Beautiful, et pendant ces quatre dernières années, j’ai travaillé
avec un coach pour acteur, Ivana Chubbuck, pour améliorer mes capacités
à jouer la comédie. Le travail supplémentaire avec mon coach avait déjà
été payant. Les scénaristes de B and B et le public trouvaient
mon personnage plus intéressant après que j’ai cessé, sous la
tutelle d’Ivana, de dépendre de certaines béquilles-principalement
des répliques et des gestes- et que j’ai augmenté ma gamme d’émotions.
J’ai appris comment utiliser mes propres expériences- ce qui est une
méthode de jeu connue- pour apporter des réactions authentiques- aux
situations scéniques.
Il
n’y a pas que les spectateurs qui aient remarqué la différence,
j’ai aussi commencé à trouver le métier d’actrice plus épanouissant.
Après
six années, j’ai commencé à ressentir que j’avais joueé toutes
les facettes de Taylor Hayes, et je voulais avoir la possibilité
d’explorer de nouveaux personnages. Je cherchais aussi une émission
de prime time, parce que les horaires de tournage m’auraient permis de
passer plus de temps avec ma famille. Durant la journée, on tourne sur
cinquante semaines par année- il n’y a pas de possibilité de refaire
une scène ou d’avoir une pause à cause de cela.
Une
émission de prime time me permettrait également d’augmenter mes
possibilités de progresser et serait une façon de faire d’autres
choses comme des téléfilm ou peut-être du cinéma. Je voulais voir ce
que je pouvais faire- si je pouvais être bonne- comme actrice. Quant à
la célébrité, j’en savais assez pour savoir qu’elle est à double
tranchant- ce n’était pas ma motivation. A Hollywood, comme dans la
plupart des industries, il arrive qu’elle illumine ceux dont les
conditions de travail sont les meilleures.
Dans
le milieu des séries télévisées, passer des matinées au prime time
s’appelle « prendre le bon bus »- une expression pour
plaisanter au sujet de nos aspirations cachées. Beaucoup d’acteurs
l’ont fait, y compris Demi Moore, Meg Ryan, Lauren Holly et Kim
Delaney de NYPD Blues. Bien sûr, beaucoup d’acteurs de soap en
sont revenus, après que cela ne les ai menés nulle part. C’était
une chose risquée que je tentais, comme cela impliquait de renoncer à
un job sûr et financièrement avantageux pour quelque chose ou je
n’avais fait que quelques essais.
Toutefois,
je voulais essayer. En automne 1995, j’ai commencé à travailler avec
mon nouveau manager, Marv Dauer, qui promettait de m’organiser une série
d’entretiens- des présentations- avec des directeurs de castings. Dés
le début, Marv avait fait de son mieux. Durant plusieurs mois, lui et
moi, avons couru toute la ville. On espérait que je sois prise pour un
projet pilote à la télé au début du printemps et que l’émission
serait prise par une grande chaîne. Depuis le début, on était
d’accord pour que je n’obtienne pas un rôle, mais un bon rôle.
J’espérais pouvoir jouer une femme de talent avec de fortes
convictions et le sens de l’humour.
En
janvier 1996, Marv et moi avions un rendez-vous de début d’après-midi
avec Pam Shae, la directrice de casting de Spelling Intertainment
inc. La liste des succès de Spelling va de Mission :
impossible à Charlie’s angel en passant par Beverly
Hills 90210 et Melrose Place.
A
la tête de la société, Aaron Spelling est connu pour plusieurs
choses, il possède entre autre une maison qui est fréquemment comparée
à un palace.
L’immeuble
de sa compagnie, sur Wilshire Boulevard était tout ce qu’il y a de
plus luxueux et impressionnant.
La
plupart des directeurs ont leurs bureaux loin des studios de production,
des bureaux avec du linoléum qui ressemblent à ceux des agents
d’assurance, excepté les posters de productions aux murs. Mais, Pam
Shae était sur place, dans le grand bâtiment de verre aux sols
« manucurés » et des gardes bien visibles. C’était une
grosse affaire. J’étais déjà nerveuse.
Quand
Marv et moi avions parlé de l’endroit ou je pourrais trouver du
travail, j’avais mentionné le fait que j’avais travaillé pour Spelling
dans le passé. J’avais fait une apparition dans un épisode de Burke’s
law que Aaron avait particulièrement aimé parce qu’il m’avait
envoyé une bouteille de champagne- un champagne Cristal très couteux-
et m’avait ensuite engagée à nouveau pour une autre apparition dans
le même show, dans la même saison- quelque chose que d’après le
directeur du show, Spelling n’avait jamais fait. Il m’avait
envoyé une lettre manuscrite qui disait, « J’adorerais
travailler avec vous » et que je devais lui faire savoir quand je
serai disponible. Marv pensait que c’était super, et il appela Pam
Shae pour lui dire que justement, mon contrat avec The Bold and the
Beautiful prenait fin
dans moins de cinq mois.
Tôt
ce matin, comme quand je me prépare pour un entretien, j’ai commencé
à me sentir anxieuse. Pour la plupart des autres rendez-vous, je
m’habille simplement, avec très peu de maquillage, pour tenter de
casser l’image du soap. Mais, les shows de Spelling atteignent
souvent un haut degré dans le glamour- une tenue très chic ne dérangerait
pas. Mais je ne voulais pas donner au directeur de casting
l’impression que le soap était tout ce que je savais faire. Je devais
me montrer encore un peu plus que glamour- je ne voulais pas laisser
penser que je n’étais qu’une jolie gravure de mode.
Je
me sentais bien en portant des collants sous une jupe courte avec par
dessus, une veste pour la touche professionnelle. En fait, une petite
tenue à la mode. Et sexy. Je me suis maquillée plus que d’habitude.
Mais
quand même, je n’étais pas très sûre de moi, parce que j’avais
pris un peu de poids. Je n’avais pas fait de l’exercice comme
j’aurais dû. C’était juste après Noël et les vacances et si
d’habitude, je pèse 107 pounds, là j’en faisais 118. Ca ne
m’allait pas si mal parce que les premiers 10 pounds vont normalement
droit dans mes seins et mes bras et mes jambes sont un peu plus enrobés
qui sont- pour les observateurs qui ne sont pas de Hollywood- plutôt
fins.
En
réalité, à mon poids idéal, la plupart des gens me demandent
« Est-ce que tu manges suffisamment ? » Quoi qu’il en
soit, j’aurais dû faire plus d’exercice.
Marv
et moi, nous sommes sortis de l’ascenseur sur cette magnifique
moquette de velours couleur crème dans un couloir immense. Devant nous,
il y avait d’épaisses portes de verre avec de longues poignées
allongées. Tout était élégant, mais doux et discrètement éclairé.
Passant
les portes, nous avons atteint une immense bureau de réception avec une
magnifique jeune fille assise derrière, qui prenait les appels. Elle était
débordée, terriblement débordée. Elle l’était tellement qu’elle
a dû lever sa main comme un agent de la circulation pour nous arrêter.
Qui êtes-vous ? disait le regard
de la réceptionniste. Je m’occupe de vous dans un moment- si vous
avez de la chance.
Dans
les murs du bureau, faits de panneaux de bois, il y avait des niches qui
abritaient des photos discrètement éclairées par des lampes de
cuivre. L’endroit me faisait penser à un cabinet juridique de Wall
Street. Il y avait des canapés design et confortables et des fauteuils
avec des accoudoirs en bois- tous avec des coussins assortis- dans des
coins salons improvisés, et partout, partout, des caméras de
surveillance.
La
réceptionniste dit : « Pourquoi ne pas vous asseoir,
Madame. Shae sera là dans
une minute. »
Nous
nous sommes assis et j’étais si nerveuse que je pensais que je ferais
mieux de courir aux toilettes.
Quelqu’un
vint par une porte sur la gauche et je pus apercevoir une grande cuisine
toute en acier inoxidable. Il y avait quelqu’un avec une toque qui
cuisinait là !
D’une
autre porte arriva un homme partiellement chauve et qui portait des
lunettes à monture fine. Il semblait se diriger ailleurs, mais il vit
Marv.
« Hé,
Marv ! Comment vas-tu ? »
Marv
se leva, il lui serra la main et ils se tapèrent sur l’épaule. « C’est
Jonathan Levin, Hunter. Jonathan
est président ici.”
Dans
son regard, Marv me disait : « Tu saisis le message ? Hé
ho ! Redresse-toi ! »
Jonathan
me tendit la main et dit : « Tu as raison, Marv. Elle
est absolument superbe, même en vrai. »
Je
me disais, OK, c’est bon, ça marche.
Jonathan
portait un costume coûteux, cousu main, et il avait l’aura d’une
personne à la pointe de la mode. Bien qu’un peu âgé, il présentait
bien. Il semblait très sûr de lui. Je savais que Marv et lui avaient
fait les quatre cent coups ensemble lorsqu’ils étaient étudiants.
J’ai
essayé de me montrer aimable pendant la poursuite de la conversation.
Je disais des choses comme : « Marv m’a dit que vous
avez eu du bon temps ensemble. »
Ce que je pensais vraiment, c’était, ne fais pas de bêtise.
Mets tes cheveux en arrière maintenant, mais ne te mets pas le doigt
dans l’œil ou un truc comme ça. J’avais du mal à bouger.
Jonathan
dit, « Vous savez, Hunter, Aaron vous adore. C’est difficile de
trouver quelqu’un qui soit magnifique et drôle et qui soit capable de
jouer la comédie. Vous faîtes du bon boulot. En particulier cette
apparition que vous avez faite sur Burke’s law. »
J’étais
au comble de l’excitation, mon cœur battait à tout rompre, et
maintenant, je devais vraiment aller aux toilettes.
« Savez-vous
ou sont les toilettes ? » je demandais aussi gracieusement
que possible. Je
voulais
partir de là. Je devais partir de là.
« Il
faut demander à la réceptionniste, » dit Jonathan, « Elle
va devoir vous ouvrir la porte. Ravi de vous avoir rencontré, Hunter.
J’espère que nous allons travailler ensemble. »
Le
trajet jusqu’aux toilettes était bizarre. La réceptionniste me donna
des instructions plus compliquées que d’aller d’un endroit à
l’autre dans Rome. A gauche, à droite, encore à gauche, encore,
encore, encore. Je me suis traînée dans le labyrinthe. Dans les
couloirs, il y avait plein de portes immenses et imposantes, sans aucun
nom ou indication dessus. Je me disais, mon Dieu, que se passe-t-il
derrière ces portes ? Ils sont entrain de parler de travailler
avec untel et untel et d’écrire le script et, oh, ils sont sûrement
entrain de produire quelque chose d’important en ce moment même.
Peut-être que je devrait faire exprès de me tromper et d’entrer.
Juste entrer et dire « Oups, pardon ! » Mais je me suis
reprise- et mes nerfs ne me l’auraient pas permis.
J’ai
fini par trouver la porte des toilettes. Je devais rester là devant,
presser sur un bouton, laisser la caméra m’enregistrer pour l’écran
vidéo de la réceptionniste, et ensuite elle devait appuyer sur le
bouton qui ouvrirait la porte. (Il y avait une sorte de scanner de
reconnaissance style James Bond pour la main, mais cela ne fonctionnait
que pour les employés de Spelling.)
J’ai
entendu le bzzzzz et ouvrit la porte. J’ai encore dû tourner
une ou deux fois avant de finalement voir « Dames »
Je
suis rentrée dans cette luxueuse salle de bain avec lavabos de marbre
et lustres suspendus et me suis souvenue être dans l’intimité
d’une pièce, je pliais mes bras en prenant plusieurs inspirations.
J’y suis, je pensais. Quelque chose est entrain de changer dans ma
vie. Ma carrière va décoller !
OK,
je me suis dit, calme-toi.
Je
me suis lavée les mains. J’ai contrôlé mon rouge à lèvre. Mon
maquillage. J’étais entrain de tout arranger. J’essayais de me
remaquiller avec la lumière venant du plafond. J’ai approché mon
visage du miroir, pour être sûre que mes yeux n’étaient pas rouges,
que mon eyeliner ne faisait pas stupide, que les contours de ma bouche
étaient bien faits, et que je n’avais rien entre les dents.
En
fin, j’étais prête à sortir et à repasser par le labyrinthe
jusqu’aux bureaux. Quand j’y suis arrivée, il y avait Pam avec
Marv. Elle m’a regardée, genre, Salut ! Tout va bien ?
J’ai
prétendu m’être perdue dans le labyrinthe. « Je suis navrée.
C’est immense, ici. »
« Oh,
oui » dit-elle. « J’ai eu besoin d’un plan pendant un
mois. »
Puis,
elle nous a amenés à son bureau.
J’ai
ramassé le petit porte-documents que je prends à ce genre de
rendez-vous- principalement pour faire professionnel- et je suis entrée
dans les bureaux, qui avait plutôt l’air d’un bureau standard avec
des séparations de formes cubiques d’une entreprise américaine.
Dans
l’angle, le bureau de Pam Shae dont les quatre murs de verre
permettaient une vue sur la forêt intérieur de l’atrium de
l’immeuble.
Des
piles de publications et de magazines dont Soap Opera Digest
étaient éparpillées- c’était son job de tout contrôler.
J’ai
tenté de penser à une interview ou des photos prises récemment qui
pourraient être dans une de ces publications. Quelque chose à quoi je
pourrais faire naturellement et rapidement allusion. Puis, je me suis
rappelée tous les articles aux sujet de mes problèmes de couple avec
Michael et j’ai laissé tomber. Le bureau de Pam était aussi décoré
avec des photos de splendides modèles qui me rendirent attentive à la
compétition- les centaines de femmes qui voudraient être assise là à
ma place.
Pam
avait des cheveux blonds, longs jusqu’aux épaules, légèrement ondulés
dans un style décontracté. Elle portait des pantalons et était élégante
avec des accessoires bien assortis.
Elle
ne mena pas l’interview comme un interrogatoire, mais procéda comme
si nous étions des amies qui bavardaient. Marv et elle parlèrent de
leurs points communs. Puis, sans être trop formelle ni insistante, elle
se tourna vers moi et me demanda, « maintenant, dîtes moi,
Hunter, quand se termine votre contrat avec The
Bold and The Beautiful ? »
« En juin. Mais vous savez, Pam, j’ai des possibilités pour des
essais ou pour un téléfilm. Cela signifiait que je pouvais prendre de
trois à six semaines avant la fin du contrat avec B and B.
Pam avait un carnet ou elle nota quelque
chose.
« Alors, je peux faire un essai »,
j’ai dit
« et si le show se réalise, je serais disponible pour démarrer
la production en juillet. »
Ca
allait si bien, j’ai demandé, « Quel genre de chose
allez-vous faire ? »
« Et
bien ,vous savez, je pensais juste à un téléfilm pour lequel vous
seriez parfaite. Mais, je
ne sais pas si ils ont déjà choisi quelqu’un. C’est tourné en
Caroline du Nord et vous ne pouvez certainement pas partir si loin
pendant que vous travaillez pour The Bold and The Beautiful.
Mais, ne vous inquiétez pas. Il y a encore beaucoup de choses à venir.
Et Aaron vous adore, Il vous adore absolument. »
J’entendais
bien cela.
« Il
est là aujourd’hui, vous savez », dit Pam. « Est-ce
qu’il sait que vous êtes là aujourd’hui, Hunter ? »
Qu’il
vienne, je pensais.
« Je
vais lui faire savoir que vous êtes là. On va le faire venir ou faire
un saut à son bureau, juste pour le saluer. Il serait ravi de vous
saluer, parce qu’il admire vraiment votre travail. L’épisode de Burke’s law. Il
en parle encore. La rapidité avec laquelle vous avez appris votre rôle,
comme vous étiez drôle. »
On
a encore bavardé un peu, puis elle a dit, « Je vais chercher
Aaron. »
Elle
sortit pour environ dix minutes.
Marv
et moi nous sommes regardés avec de grands yeux. Je sais qu’on se
demandait tous les deux, Est-ce que c’est un rêve ?.
« Cet
endroit est incroyable. » dit Marv.
« A
quoi ça sert toutes ces caméras de surveillance ? » Puis,
j’ai pensé oh, oh, ils pourraient avoir enregistré cette phrase.
J’ai jeté un coup d’œil vers le haut et j’ai fait un sourire
pour un éventuel observateur.
« Regarde
l’atrium, Hunter. Quel
bureau! Je t’avais dit que Pam était quelqu’un de puissant. Je peux
te dire que ça va changer les choses. Ta vie ne sera plus pareille
maintenant, Ils t’adorent ici. »
Le
« bon bus » : est-ce qu’il arriverait par la personne
de Aaron Spelling ? A ce moment, je le pensais vraiment.
« Et
je connais Jonathan Levin », continua Marv. « Il ferait
n’importe quoi pour t’aider. Pendant que tu étais aux toilettes, il
me disais justement que tu étais extraordinaire. C’est incroyable. Ca
y est ! »
Je
commençais à me demander comment je devais me présenter à Aaron
Spelling quand il entrerait dans la pièce Est-ce que je devais me lever ?
Etre naturelle, garder la pose avec ma main sur le genou ?
Devais-je faire comme si je voyais Steven Spielberg tous les jours ?
Puis,
Pam est revenue toute seule. « Je suis désolée, Hunter,
Marv. Aaron doit être sorti pour un déjeuner tardif. Il va être fou
de vous avoir ratée, je sais. J’ai essayé de le trouver, mais il
n’était nulle part. »
Je
la croyais.
« Je
vais lui laisser un mot. Je vais lui dire que nous avons eu un entretien
formidable et que vous êtes disponible. Il va être aux anges,
croyez-moi. Je suis sûre qu’on aura quelque chose pour vous. Ne vous
inquiétez pas. »